Je m'appelle Anne, j'ai 64 ans et je travaille comme chercheuse à l'Institut Jules Bordet.

Je suis passionné par mon métier. Même si mes activités à l'Institut sont principalement axées sur la recherche fondamentale, j'interagis avec des cliniciens, des patients, des soignants, etc. depuis de nombreuses années. J'ai observé l'évolution des soins aux patients dans le domaine de l'oncologie au fil des années. J'ai toujours été intéressé par les bienfaits de l'activité physique sur la santé, notamment pour les personnes atteintes d'un cancer . Le sport fait partie intégrante de ma vie depuis aussi loin que je me souvienne, avec un penchant particulier pour les activités de plein air, la course à pied, le VTT, la natation en eau libre.

Plus récemment, j'ai développé une passion pour le cross-fit. Au-delà de l’aspect purement sportif, l’activité physique libère une force intérieure et une sérénité qui rayonnent dans toutes les facettes de la vie , qu’elle soit professionnelle, familiale ou personnelle. Après des années de scepticisme de la part de la communauté médicale, il est désormais prouvé que l'activité physique réduit considérablement la fatigue liée au cancer et améliore la qualité de vie pendant et après la maladie. Il renforce le système immunitaire et diminue considérablement le risque de rechute. Oui, cela semble évident, mais en pratique, ce n'est pas le cas.

Mon monde s’est arrêté fin août 2021 lorsque ma fille aînée, Odile, alors âgée de 32 ans, a reçu un diagnostic de cancer colorectal et du sein. En tant que chercheuse et mère, j'ai partagé avec elle et l'équipe médicale toutes les étapes du double traitement long et intense qu'elle a subi. Chemin faisant, arrivant au terme du traitement « traditionnel », nous avons eu la chance d'exprimer notre souhait non seulement de nous arrêter là mais de prendre en charge le post-traitement, accompagnés par une équipe médicale de pointe.

Odile a été initiée à des projets innovants de « survie », notamment axés sur les activités sportives.

Un an après l'opération et quelques mois après avoir terminé sa chimiothérapie, elle a couru les 20 km de Bruxelles, entraînée par les kinésithérapeutes de l'Institut, alors qu'elle n'avait jamais couru auparavant. Aujourd'hui, elle nage dans un maillot de bain ikono.

Rencontrer Claire a été un véritable succès, autant pour elle que pour moi. La motivation suscitée par sa ligne de maillots de bain colorés et féminins, adaptés aux femmes ayant subi une intervention chirurgicale, l'envie de se réapproprier son image, de retrouver la féminité, d'embrasser un corps actif et d'envisager un avenir différent...

Tout au long de ce voyage inattendu, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes vraiment remarquables. Cette expérience a non seulement renforcé ma conviction que le mouvement est un bonheur mais a également confirmé l'importance de promouvoir ce mode de vie, cette philosophie de vie, auprès de ceux qui souffrent .

Le corps humain possède des ressources inexploitées. Nous devons les exploiter. Que l'on soit enclin à des activités douces et légères ou à des efforts physiques plus intenses, chacun a sa préférence. Bouger en harmonie est un moyen de retrouver confiance en ce monde, de réaliser des choses que l’on croyait impossibles avant la maladie. Pour retrouver l'insouciance et la joie.